La gérance communautaire en action : Une visite inspirante aux jardins et à la forêt du parc Champlain

Environ 25 personnes se sont réunies le 2 juin à l'extrémité nord du parc Champlain pour une occasion unique : une visite des jardins et de la forêt plantés et gérés par la communauté du parc Champlain. Parmi les participants, on comptait cinq conseillers municipaux et leur personnel, des employés de la Ville provenant de divers services et quelques passionnés de plantes et d'écologie (comme moi).

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Il est utile de rappeler l'historique de l'espace public. La nouvelle forêt et les jardins pollinisateurs sont situés à l'extrémité nord du parc Champlain, sur un tronçon sous-utilisé de la rue Pontiac chevauchant des terrains de la Commission de la capitale nationale (CCN) et une ancienne aire de stationnement en gravier. En 2019, la communauté, en collaboration avec plusieurs organismes, a dépavé ce tronçon de la rue et a commencé à réhabiliter l'accotement et le stationnement. Pendant deux ans, le comité de l'environnement de l'association communautaire, dirigé par Daniel Buckles, Kris Phillips, John Arnason et Catherine Shearer, a mis en place un certain nombre de nouvelles initiatives vertes. Aujourd'hui, l'espace vert public s'enorgueillit d'un jardin pollinisateur, d'un jardin pluvial, d'un jardin de plantes médicinales autochtones, d'une petite forêt d'espèces indigènes de Miyawaki, d'une forêt carolinienne (peut-être l'avenir des forêts à Ottawa) et de nouvelles méthodes de plantation d'arbres sur des sols peu profonds et rocheux (Hügelkultur). La gérance se poursuit, principalement par l'élimination des espèces envahissantes qui perturbent l'écosystème, mais aussi par l'arrosage, le désherbage et l'extension progressive de la zone plantée. (Voir cet article pour plus de détails sur les espèces et les méthodes du projet).

Comme Shearer, Arnason et Buckles l'ont expliqué tout au long de la visite, le projet offre des avantages considérables à la communauté. Bien entendu, étant donné que toutes les espèces plantées sont indigènes ou quasi indigènes du sud d'Ottawa, le projet appuie la biodiversité locale. Il sert également de parcelle de démonstration et d'arboretum : les organisateurs proposent régulièrement des visites comme la nôtre, afin que les gens puissent s'inspirer, tirer des leçons et les appliquer dans leur propre quartier. En fait, l'espace est très visible et accessible au grand public : il est situé juste à côté d'un sentier polyvalent qui mène directement à la rivière des Outaouais. Mais les efforts déployés par le groupe pour améliorer la biodiversité et encourager la gérance communautaire ont également rassemblé les membres de la communauté, qu'il s'agisse de ceux qui ont aidé à l'asphaltage ou des lycéens qui se sont organisés pour arroser les plantes pendant les périodes de sécheresse.

L'un des éléments clés, selon ses dirigeants, est la présence de quelques éléments facilitateurs qui doivent être en place pour qu'une initiative comme celle-ci prenne racine. L'un de ces éléments est l'appui administratif des propriétaires fonciers, tels que la CCN et la Ville d'Ottawa. Le permis d'accès au terrain délivré par la CCN, qui est renouvelé chaque année, définit un certain nombre d'activités autorisées et donne à la communauté la possibilité de mettre en œuvre ces activités en temps voulu. La couverture des activités bénévoles par la police d'assurance de l'Association communautaire du parc Champlain est un deuxième élément facilitateur. Cet aspect est d'autant plus d'actualité que la Ville a revu ses accords d'assurance avec les associations communautaires, afin de les rendre plus faciles et moins prohibitifs sur le plan financier.

Cette visite était si importante pour le moment présent parce que les obstacles à la réalisation de ce type de projet sur un terrain de la Ville sont considérables ; par exemple, pour ce faire, il faut obtenir l'approbation de jusqu'à trois départements de la Ville, ainsi qu'une assurance responsabilité civile pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars. En fait, la Ville a mis en pause les approbations de tels projets pour 2023, de toute évidence, pour rationaliser le processus d'approbation, ce qui aurait dû être fait depuis longtemps.

Par ailleurs, les possibilités de gérance communautaire à Ottawa sont considérables. L'horticulture suscite beaucoup d'enthousiasme, comme en témoigne l'expansion rapide de groupes tels que l'Ottawa Granothèque de fleurs sauvages (bibliothèque de fleurs sauvages d'Ottawa). À travers la ville, il existe de nombreux espaces sous-utilisés appartenant à la Ville où des espaces verts pourraient être créés ou améliorés. La Ville fait un pas dans la bonne direction en repensant son règlement sur les emprises, mais ce n'est que le début de ce qui peut être fait pour créer et améliorer le couvert forestier et la biodiversité végétale. Des initiatives comme celle du parc Champlain sont un excellent moyen pour la Ville d'impliquer les communautés dans la réalisation d'objectifs publics, comme la lutte contre l'urgence climatique et la réponse aux activités liées aux changements climatiques comme le derecho de 2022.

L'un des participants à la visite a posé une question sur la viabilité à long terme du merveilleux travail réalisé dans le cadre du projet du parc Champlain. Les organisateurs ont répondu que la question restait ouverte, car les responsables « ne sont pas des jeunes », comme ils l'ont dit. Il y a beaucoup de travail à faire pour impliquer les générations futures dans de tels projets et pour planifier la succession. Plus le projet sera ambitieux, plus il faudra de bras. 

À la lumière des défis et des avantages, comment la Ville peut-elle faciliter de tels projets ? Nous espérons certainement que cette visite, ainsi que les efforts actuels de la Ville pour rationaliser les projets d'intendance communautaire, fera avancer les choses dans cette direction afin que la biodiversité puisse s'épanouir davantage et que nous puissions prendre des mesures communautaires environnementales dans toute la ville.

 

William van Geest est coordonnateur de programme à Écologie Ottawa.

 

Photos :

  1. Daniel Buckles présente le projet du parc Champlain à une foule composée notamment de représentants de la Ville.
  2. Catherine Shearer répond aux questions sur les jardins pollinisateurs.

  3. John Arnason décrit les espèces du jardin médicinal autochtone.

  4. La forêt carolinienne comprend des espèces qui, avec les effets du changement climatique, pourraient bientôt être plus communes à Ottawa.

  5. Les participants profitent de la limonade fournie : la température a atteint 33 degrés Celsius !

  6. Daniel Buckles décrit les interventions dans le Bois Champlain.

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