Le mouvement d'Ottawa en faveur de l'abrogation de la loi 23 prend de l'ampleur

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Les Ottaviens savent pourquoi ils se sont présentés par une journée grise et froide, leur volonté de protester contre le projet de loi 23

Par Alice Irene Whittaker

Chacun d'entre nous aurait pu choisir de ne pas se présenter. Pourtant, par une matinée froide et grise de décembre, de nombreux citoyens d'Ottawa, des organisations et des conseillers municipaux se sont présentés devant le palais de justice provincial d'Elgin, venant du centre-ville, de la banlieue et des zones rurales de la ville pour démontrer leur opposition au projet 23 de la province.

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Pourquoi avons-nous décidé de démontrer notre présence, malgré des priorités concurrentes et des distractions alléchantes ? Nous nous sommes tous démontrés pour de nombreuses raisons différentes, mais interconnectées. D'un point de vue environnemental, nous nous sommes démontrés en raison de quelques faits dont nous sommes certains.

 

 

  • Nous savons que personne ne viendra protéger notre maison, cet endroit où nous vivons, cette écologie dont nous faisons partie, qui est menacée par le projet 23, une loi provinciale de grande portée qui menace la démocratie, l'environnement, l'abordabilité et l'habitabilité pour les Ontariens. Nous savons que c'est à nous, citoyens, qu'il incombe de protéger cet endroit lorsqu'il est attaqué.
  • Nous savons que nous sommes confrontés à des crises qui se recoupent, notamment la dégradation de l'environnement. En cette période de bouleversements, nous devons faire beaucoup plus, et certainement pas moins, pour nous protéger du changement climatique et de la perte de biodiversité.
  • Nous savons que notre ville, ainsi que d'autres villes et communautés de la province, mérite de prendre ses propres décisions locales en matière d'aménagement du territoire, y compris en ce qui concerne l'étendue de nos limites urbaines. Nous méritons de nous protéger contre les pires excès de l'étalement urbain, qui se traduit par une augmentation de la circulation automobile et des émissions de gaz à effet de serre, aggravant aussi l'urgence climatique.
  • Nous savons que nos chères zones humides, nos forêts, nos parcs urbains et les nombreuses espèces qui font de ces espaces verts leur habitat sont irremplaçables. Les espaces naturels sont indispensables à notre santé physique et mentale, à la réduction des inondations et de la surchauffe, ainsi qu'à leur valeur intrinsèque. En modifiant la manière dont les zones humides sont évaluées et protégées, comme le fait ce projet de loi, un grand nombre de nos espaces verts risquent de perdre leur désignation et leur protection. Nous savons que les terres agricoles font partie intégrante de la sécurité alimentaire et d'un système alimentaire local prospère.
  • Nous savons qu'il serait désastreux pour l'environnement que l'Ontario s'attaque à ses Offices de protection de la nature, dont la province bénéficie depuis des décennies. Leur approche significative de la prise de décision en matière de planification, basée non pas sur les frontières politiques, mais plutôt sur la perspective du bassin versant, est la marque de leur travail de conservation, protégeant les écosystèmes et les habitats à l'échelle régionale.
  • Nous savons que, dans le contexte de l'urgence climatique déclarée par Ottawa, la suppression des normes de construction écologique adoptées par les villes de la province est risquée pour l'environnement et doit être rétablie si nous voulons atteindre nos objectifs en matière de climat.
  • Nous savons que lorsque nous sommes confrontés à des crises intersectées aussi redoutables que celles auxquelles nous sommes confrontés, nos solutions doivent également être interconnectées et que la satisfaction des besoins en matière de logement pourrait être l'occasion de s'attaquer à l'abordabilité et à l'accessibilité tout en améliorant l'efficacité énergétique et en construisant des infrastructures vertes et des jardins communautaires. Nous savons que nous pourrions et devrions favoriser des quartiers à 15 minutes, où les gens peuvent accéder aux services et construire une communauté, tandis que les espaces verts s'épanouissent.
  • Enfin, nous savons qu'il y a d'autres groupes de citoyens, tout comme nous, qui se rassemblent dans des espaces publics pour protester contre le projet de loi 23, et que nous sommes liés à eux dans notre résistance. Nous savons que si chacun d'entre nous démontre sa présence et explique à son entourage pourquoi il le fait, il en inspirera d'autres et l'influence de ce mouvement en faveur de l'abrogation de la loi 23 pourra grandir.

Cependant, ce n'est pas seulement ce que nous savons qui nous a amenés ici aujourd'hui. C'est aussi ce que nous ressentons : un sentiment d'amour profond pour l'Écologie que nous appelons notre maison, un sentiment d'injustice, de colère et d'incrédulité à l'idée qu'elle puisse être érodée de manière aussi irréfléchie, et le sentiment que, quelle que soit la tournure des événements, cela vaut la peine de démontrer notre attachement à la maison que nous aimons.

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