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Le Comité des finances et des services organisationnels du Conseil municipal d'Ottawa a examiné ce matin les Orientations du budget 2025 de la Ville. Écologie Ottawa était présent, soulignant que les Orientations ne répondent pas aux crises - climat, biodiversité, abordabilité du logement, ou des addictions - auxquelles font face les Ottaviens et qu'elles n'intègrent aucune des Priorités Stratégiques de la Ville. Vous pouvez visionner notre intervention ou la lire ci-dessous.
Vous pouvez agir en faisant part de vos réflexions à votre conseiller ou au maire Sutcliffe. Le Conseil vote sur les Orientations du budget ce mercredi 18 septembre, mais le processus du Budget 2025 se déroulera au cours des prochaines mois. Pour connaître le calendrier des dates clés, y compris les consultations menées par les conseillers, consultez la page Participons Ottawa de la Ville. Nous nous prononcerons sur le budget tout au long du processus, alors n'hésitez pas à vous abonner à notre bulletin d'information et à nous suivre sur les médias sociaux (@ecologyottawa) !
Notre Directeur exécutif par intérim, William van Geest, s'adressant aux comité des finances et des services organisationnels au sujet des Orientations du budget 2025.
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Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous. Je le fais au nom d'Écologie Ottawa.
Nous avons examiné les Orientations du budget pour 2025 et nous sommes... perplexes.
Comme nous sommes une organisme de défense de l`écologie, j`ai d`abord cherché à savoir ce que les Orientations contenaient sur le climat. La réponse : rien. Le climat n'est pas mentionné. Et ce, malgré le fait que nous sommes en situation d'urgence climatique que ce Conseil a déclarée en 2019 et ses effets, qui, pour les Ottaviens, se sont traduits par des tornades, une fumée étouffante de feux de forêt, des inondations, un derecho, et plus encore. En fait, il n'y a aucune mention de l'environnement. Et ce, malgré la Priorité Stratégique de la Ville, à savoir qu'Ottawa soit « verte et résiliente ».
Bien sûr, cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien en rapport avec le climat et l'environnement dans les Orientations du budget. Il y a beaucoup à dire sur le transport en commun, mais c'est plutôt sombre. Les Orientations identifient un déficit de 120 millions de dollars dans le budget des transports qui, étrangement, est séparé et proposent sept options différentes, allant du report des investissements en capital à de nouvelles réductions de service, en passant par une augmentation des tarifs de 75 %. L'image dépeinte ici et lors de la réunion de la Commission des Transports de la semaine dernière est celle d'un système de transport en commun sous assistance respiratoire, et nous nous apprêtons à débuter les opérations de débranchement.
Nous sommes sensibles aux arguments, selon lesquels d'autres niveaux de gouvernement devraient participer ; c'est une bonne chose d'obtenir leurs investissements pour les coûts d'investissement, mais nous avons vraiment besoin d'aide pour les opérations. Nous sommes également sensibles aux arguments, selon lesquels les municipalités supportent un fardeau injuste de services à fournir par rapport aux impôts qu'elles perçoivent. Mais pouvons-nous, en toute bonne foi, demander à d'autres niveaux de gouvernement un financement plus important, compte tenu de nos récents résultats ?
Les Orientations du budget font la belle part à la « valorisation de l'argent des contribuables » ; mais quelle crédibilité avons-nous, alors que nous avons conclu un accord de 500 millions de dollars avec les propriétaires de Lansdowne ? Ou lorsque nous avons approuvé un plan d'étalement coûteux prévoyant 600 millions de dollars pour seulement infrastructure de l'eau? Ou lorsque nous avons prévu plus d'un milliard de dollars pour l'élargissement des routes au cours des dix prochaines années - surtout lorsque nous savons que cela aggravera une situation de circulation déjà mauvaise ?
Mais surtout, comment pouvons-nous demander plus de financement alors que nous n'augmentons même pas l'impôt foncier pour tenir compte de l'inflation ? Et ce, alors que les municipalités paires - Toronto, Edmonton, Calgary, Vancouver - augmentent leurs impôts de 7 à 10 %. Il semble fondamentalement rétrograde d'aborder notre budget en demandant de combien nous sommes prêts à augmenter l'impôt foncier, puis en décidant de ce que nous devrons réduire pour que les chiffres tiennent la route. Nous devrions plutôt nous demander quelles sont les crises auxquelles nous sommes confrontées et ce qu'il faudra faire pour y remédier. Nous devons faire notre part pour affronter ces crises, qu'il s'agisse du climat, de la biodiversité, de l'abordabilité des logements ou des addictions. Je rappelle à ce comité qu'une augmentation de 1 % de l'impôt foncier pour l'évaluation moyenne à Ottawa représente moins de 30 dollars par mois.
Pour conclure, je voudrais revenir sur les Priorités Stratégiques que le Conseil s'est fixées au début de ce mandat. Permettez-moi de les rappeler :
- Une ville qui dispose de logements abordables et qui est plus agréable à vivre pour tous.
- Une ville mieux connectée grâce à des options de mobilité fiables, sûres et accessibles.
- Une ville verte et résilient
- Une ville à l'économie diversifiée et prospère.
Parmi ces Priorités, nous avons déjà établi qu'il n'y a rien dans les Orientations du budget qui traitent explicitement de l'environnement. En ce qui concerne la mobilité, c'est pessimiste . Mais il n'y a même rien sur le logement. Jusqu'à présent, nous sommes à 0 sur 3. Ces Orientations vont-elles améliorer l'économie, la dernière priorité ? Étant donné que l'axe principal des Orientations sont le plafonnement de l'impôt foncier, il est difficile de penser que ce sera le cas.
Ces Orientations reculent donc sur l'urgence climatique, elles ne s'attaquent pas à la crise de la biodiversité, elles ne s'attaquent pas au logement. Mais plus encore, elles n'abordent pas les Priorités Stratégiques que le Conseil s'est fixées. Je ne peux que constater que ces Orientations doivent être rejetées.
Je vous demande donc de les rejeter et de repartir à zéro, de vous attaquer aux crises réelles auxquelles les Ottaviens sont confrontés aujourd'hui et continueront d'être confrontés tant que nous n'aurons pas pris au sérieux la construction d'une ville pour tous les Ottaviens et l'écosystème dans lequel nous vivons.
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