Les autobus jaunes passent au vert
Nous vivons dans une situation d'urgence climatique, tout en étant confrontés à une crise sanitaire où les hôpitaux pour enfants sont débordés par des enfants souffrant de problèmes respiratoires. Alors pourquoi continuons-nous à alimenter notre flotte d'autobus scolaires avec du diesel, qui est à l'origine de la pollution atmosphérique, d'effets néfastes sur la santé et du changement climatique ?
Il est temps que nos autobus scolaires jaunes passent au vert. Les autobus scolaires électriques d'Ottawa peuvent améliorer la santé des enfants de notre ville, tout en réduisant considérablement les émissions de gaz à effet de serre à l'origine des changements climatiques. Seulement 20 des 20 000 autobus scolaires de l'Ontario sont électriques, ce qui signifie que la plupart de nos autobus jaunes rejettent chaque jour une quantité d'émissions de diesel. Il est prouvé que les émissions de diesel causent le cancer, ainsi que des effets sur la santé respiratoire, cardiovasculaire, reproductive et autres. Les enfants sont particulièrement vulnérables, les enfants des quartiers à faible revenu étant confrontés à des niveaux disproportionnés de pollution atmosphérique.
Le choix d'autobus scolaires électriques peut contribuer à résoudre plusieurs crises à la fois. Il est temps que les autobus scolaires d'Ottawa passent entièrement à une flotte électrique : pour le bien des enfants qui se rendent à l'école et en reviennent chaque jour, et pour tous ceux qui respirent l'air de la ville.
Les autobus scolaires électriques en chiffres
- 80 000 élèves prennent l'autobus pour se rendre à l'école et en revenir chaque jour à Ottawa.
- Il y a plus de 20 000 autobus scolaires en Ontario, ce qui fait de la flotte d'autobus scolaires de la province la plus importante au Canada.
- Seuls 20 autobus scolaires de la province sont actuellement électriques.
- 42 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre à Ottawa sont causées par le transport.
- Chaque autobus scolaire qui passe à l'électricité permet d'économiser environ 20 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre par année.
- L'électrification de l'ensemble de la flotte d'autobus scolaires de l'Ontario permettrait d'éliminer plus de 360 000 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre chaque année.
- La pollution atmosphérique liée à la circulation (diesel et essence) a été associée à plus de 1 200 décès prématurés au Canada en 2015.
- Les véhicules lourds (y compris les autobus et les camions commerciaux) ont contribué à environ 63 % des décès prématurés.
- Les émissions de diesel ont causé à elles seules 710 décès prématurés au Canada, ainsi que 2,2 millions de jours de symptômes respiratoires aigus, 170 000 jours de symptômes d'asthme et 3 000 épisodes de bronchite aiguë chez les enfants par année.
- En 2015, la valeur monétaire annuelle du fardeau sanitaire de la pollution atmosphérique liée à la circulation au Canada a été estimée à 9,5 milliards de dollars.
- Des milliards de dollars de financement sont disponibles à l'échelle nationale pour la transition vers les autobus scolaires électriques.
Comment agir en faveur des autobus scolaires électriques
Il existe de nombreuses façons de contribuer à la transition vers les autobus scolaires électriques. Signez notre pétition demandant à Ottawa de passer résolument à l'électricité pour tous les autobus scolaires de la ville.
Écrivez à votre conseiller municipal, à votre député provincial, à votre conseil scolaire et à votre consortium local de transport.
Apprenez-en davantage sur les arguments en faveur des autobus scolaires électriques.
Depuis que le conseil municipal d'Ottawa a déclaré une urgence climatique à Ottawa le 24 avril 2019, les effets de la crise climatique ont été indéniables ici même à Ottawa, avec des inondations, des tornades et le récent derecho dévastateur. Les transports à Ottawa représentent 42 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre, alors que le Canada produit environ 82 % de son électricité à partir de sources d'énergie sans émissions. L'abandon des moteurs à combustible fossile au profit de solutions de rechange sans émissions représente une occasion cruciale de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, ce qui peut contribuer à atténuer les changements climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes qui en découlent.
Il est temps pour nos autobus jaunes de passer au vert
80 000 élèves prennent l'autobus pour se rendre à l'école et en revenir chaque jour à Ottawa. À l'échelle de la province, les plus de 20 000 autobus scolaires de l'Ontario constituent la plus grande flotte du Canada, avec un potentiel monumental de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Malgré cela, le programme pilote d'autobus scolaires électriques de l'Ontario a été annulé en 2018 lorsque les progressistes-conservateurs ont pris le pouvoir. Il est choquant de constater que seuls 13 autobus scolaires dans la province sont actuellement électriques. Nous pouvons faire mieux.
La transition d'un seul autobus scolaire vers l'électrique peut permettre d'économiser environ 20 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre par an, ce qui signifie que l'électrification de l'ensemble de la flotte ontarienne permettrait d'éradiquer plus de 360 000 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre chaque année.
Une 'bouillie' d'émissions de diesel pour le petit déjeuner (et le dîner)
Les émissions de diesel sont un mélange complexe de particules, de gaz et de vapeurs.
Les gaz comprennent le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de carbone (CO2), les oxydes d'azote (NOx), le dioxyde de soufre (SO2) et les composés organiques volatiles (COV).
Les émissions de particules sont généralement constituées de 75 % de carbone élémentaire (" charbon " ou " suie ") et de 20 % de carbone organique, avec une petite fraction constituée de composés inorganiques tels que le sulfate et divers oxydes métalliques provenant du carburant diesel et des matériaux du moteur.
Personne ne veut que les enfants d'Ottawa respirent cette bouillie nocive en se rendant à l'école ou en en revenant.
L'analyse du fardeau pour la santé
Le rapport 2022 de Santé Canada estime que la pollution atmosphérique liée à la circulation (diesel et essence) était associée à plus de 1 200 décès prématurés au Canada en 2015. De ce nombre, les véhicules lourds (y compris les autobus et les camions commerciaux) ont contribué à environ 63 % des décès prématurés. Les provinces les plus peuplées supportent le plus grand fardeau sanitaire : 500 décès prématurés ont été estimés en Ontario.
Dans son rapport de 2016, Santé Canada a estimé que les émissions de diesel étaient à elles seules à l'origine de 710 décès prématurés au Canada, ainsi que de 2,2 millions de jours de symptômes respiratoires aigus, 170 000 jours de symptômes d'asthme et 3 000 épisodes de bronchite aiguë chez les enfants par année.
Les gaz d'échappement des moteurs diesel sont cancérigènes pour l'homme et sont spécifiquement associés au développement du cancer du poumon. Ils sont connus comme un cheval de Troie, les particules de diesel agissant comme des vecteurs de composés toxiques, leur permettant d'accéder aux organes, aux fluides et aux cellules de l'organisme. En plus de la mortalité prématurée, les gaz d'échappement des moteurs diesel sont associés à de nombreux impacts systémiques sur la santé, notamment :
- Effets respiratoires - réduction de la fonction pulmonaire, inflammation des voies respiratoires, asthme, maladie pulmonaire chronique.
- Effets cardiovasculaires - maladies cardiaques, arythmie, accidents vasculaires cérébraux
- Cancer - leucémie infantile, cancer du poumon et de la vessie chez l'adulte
- Système nerveux central - maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson
- Effets immunologiques - sensibilité accrue aux allergènes environnementaux
- Effets sur la reproduction et le développement - développement cognitif, fonction cérébrale, troubles du développement neurologique tels que l'autisme.
En 2015, la valeur monétaire annuelle du fardeau sanitaire de la pollution atmosphérique liée au trafic au Canada a été estimée à 9,5 milliards de dollars.
Vulnérabilité des enfants et équité
Les enfants sont parmi les plus exposés aux effets sur la santé de l'inhalation des gaz d'échappement des moteurs diesel, car leurs systèmes respiratoire et de défense sont moins développés. En raison de leur taille, ils inspirent plus d'air par kilogramme de poids corporel que les adultes. Ils sont également plus exposés aux polluants atmosphériques parce qu'ils passent plus de temps à être actifs en plein air et qu'ils sont plus proches du sol, où se concentrent les émissions des véhicules. Cela signifie qu'ils sont particulièrement vulnérables lorsqu'ils voyagent dans des autobus scolaires diesel et se déplacent autour d'eux.
Les enfants exposés aux gaz d'échappement des moteurs diesel sont plus susceptibles de développer de l'asthme plus tard dans leur vie, et des diminutions de la fonction pulmonaire (y compris une augmentation de l'inflammation respiratoire) ont été démontrées chez les asthmatiques exposés aux gaz d'échappement des moteurs diesel. Compte tenu de la vulnérabilité avérée des enfants aux effets des gaz d'échappement des moteurs diesel sur la santé, il est de plus en plus urgent d'abandonner les autobus scolaires à moteur diesel.
Pourtant, certains enfants sont encore plus à risque en raison d'inégalités, comme la pauvreté, qui contribuent à la fois à la susceptibilité et à l'exposition. Le rapport de 2022 de Santé Canada sur la proximité de la population par rapport aux routes a souligné comment ce problème de santé infantile est également un problème d'équité : les enfants sont exposés aux gaz d'échappement des moteurs diesel à la fois à la maison, les quartiers de statut socio-économique inférieur étant souvent situés plus près des routes à forte circulation et de la pollution routière, et à l'école, une grande partie des écoles étant situées près des routes à forte circulation (48 % à moins de 200 mètres et 31 % à moins de 100 mètres).
En 2020 et 2021, plus de 250 bénévoles d'Écologie Ottawa ont recueilli des données sur la qualité de l'air dans plus de 40 sites de la ville. Les citoyens scientifiques ont utilisé des appareils portables de surveillance de la qualité de l'air pour mesurer les matières particulaires, l'ozone et le dioxyde d'azote (qui est produit par la flotte de 20 000 autobus scolaires diesel de l'Ontario ainsi que par d'autres véhicules) dans l'air. La campagne 2021 avait une optique d'équité accrue en se concentrant sur les secteurs les plus vulnérables de la population, notamment les enfants dans les écoles et les quartiers à faible revenu. La campagne demeure le plus grand projet scientifique communautaire d'Ottawa, et elle est essentielle à la sensibilisation aux dangers de la pollution atmosphérique qui nous entoure.
Une observation importante de notre rapport était une corrélation significative (près de 40 %) entre la qualité de l'air et le revenu des ménages, ce qui signifie que les populations des quartiers à faible revenu ont tendance à être soumises à des niveaux élevés de concentration de contaminants et donc à des niveaux élevés de risque pour la santé environnementale. La qualité de l'air s'est détériorée en fonction de la baisse des revenus de manière plus significative que tout autre facteur. Il s'agit d'une démonstration claire de l'inégalité environnementale au sein de la ville.
Dans notre analyse, les populations à faible revenu ont tendance à être celles qui vivent dans des zones plus densément peuplées. Les communautés à faibles revenus comptent donc plus de personnes vivant ensemble, ce qui correspond à l'augmentation observée des risques pour la santé environnementale. Ces observations se combinent, ce qui signifie que la ville crée des risques sanitaires disproportionnés pour les populations marginalisées de la ville.
Électrification d'OC Transpo
Écologie Ottawa a joué un rôle central dans la création d'un élan pour accélérer l'électrification de la flotte d'autobus du système de transport en commun local d'Ottawa, OC Transpo. Grâce à un partenariat avec la Coalition pour un transport sain et le Conseil des véhicules électriques d'Ottawa en 2018, la campagne d'Écologie Ottawa a alerté le conseil municipal d'Ottawa et le public sur l'urgence de la question de l'électrification.
Grâce à un engagement de financement fédéral en 2021 pour le transport en commun et les autobus scolaires à zéro émission, OC Transpo a annoncé qu'il s'orientera vers une électrification complète de sa flotte de 932 autobus d'ici 2036 et les quatre premiers autobus électriques sont maintenant en service dans la ville. Il est maintenant temps de poursuivre sur cette lancée pour les personnes les plus vulnérables de notre société aux problèmes de santé causés par les autobus diesel, en électrifiant la flotte d'autobus scolaires.
Sources de financement
Bien que les autobus scolaires électriques permettent de réaliser d'importantes économies d'énergie et d'entretien au cours de leur durée de vie typique de 12 années, ils ont des coûts initiaux plus élevés que les autobus diesel.
Conscient de cet obstacle potentiel, le gouvernement fédéral a annoncé en 2021 la création du Fonds pour le transport en commun sans émissions de gaz à effet de serre d'Infrastructure Canada, doté de 2,75 milliards de dollars, afin de soutenir les exploitants d'autobus scolaires de tout le Canada dans l'électrification de leurs flottes. Cette initiative s'appuie sur des programmes tels que le volet Infrastructures de transport en commun du programme Investir dans les infrastructures du Canada et l'engagement pris par la Banque canadienne d'infrastructure en 2020 d'investir 1,5 milliard de dollars dans les autobus à émission zéro et les infrastructures connexes. Dans l'ensemble, il n'y a jamais eu autant de soutien financier pour la transition vers les autobus scolaires électriques en Ontario.
En tant que membres du comité directeur de l'Alliance canadienne pour l'électrification des autobus scolaires (ACEAS), au cours de la prochaine année, Écologie Ottawa travaillera avec nos conseils scolaires locaux, les consortiums de transport (qui sous-traitent les services d'autobus scolaires) et les opérateurs d'autobus scolaires privés, nos nouveaux conseillers et le maire, ainsi que nos députés et les ministres de l'Éducation, de la Santé, de l'Environnement, de la Conservation et des Parcs et des Transports pour accélérer la transition nécessaire vers les autobus scolaires électriques.
Il existe de nombreuses façons d'aider à la transition vers les autobus scolaires électriques. [boutons]
- signer notre pétition
- parlez à votre conseiller municipal
- parlez à votre conseil scolaire
- parlez à votre consortium de transport
- parlez à votre député ou écrivez-lui une lettre
Ce projet est rendu possible grâce au soutien de la Fondation Trottier.