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* Mise à jour : Nous avons reçu l'appui des candidats suivants pour ces priorités : Amanda Rosenstock, candidate du Parti vert pour Ottawa-Centre ; Hena Masjedee, candidate du NPD pour Ottawa-Sud ; Joel Harden, candidat du NDP pour Ottawa Centre (avec qualification*) ; Jennifer Purdy, candidate du Parti vert pour Kanata ; Thaila Riden, candidat du Parti vert pour Prescott-Russell-Cumberland. Nous vous ferons part des autres appuis dès que nous les recevrons!
Jusqu'à présent, le débat sur les changements climatiques et l'environnement en général a été tout à fait insuffisant dans cette campagne électorale. Nous espérons changer cela.
Nous exhortons les candidats à adopter l'ensemble de ces priorités dans leur programme électoral. Nous les enverrons aux candidats et vous ferons part de leurs réponses. Nous vous encourageons également à interroger vos candidats sur ces priorités et nous distribuerons des outils pour vous aider à le faire. Enfin, si vous souhaitez démontrer votre appui à ces priorités, veuillez signer notre pétition !
Priorités écologiques proposées par Écologie Ottawa
- S'engager à ne pas construire de nouveaux pipelines. Malheureusement, les appels en faveur des oléoducs se sont multipliés ces derniers temps, en particulier depuis que les États-Unis ont imposé des droits de douane au Canada. Cette idée est fondamentalement erronée. Outre le fait que les combustibles fossiles sont « de loin le principal facteur du changement climatique mondial », la consommation de pétrole devrait atteindre son maximum d'ici 2027. Étant donné que la construction d'un oléoduc peut prendre plus de dix ans, cela risque de créer des actifs immobilisés. Il y a ensuite les dépassements de coûts : le coût du projet TMX, par exemple, est passé de 5,4 milliards à 21,4 milliards de dollars. Enfin, il y a la question des droits des Autochtones, qui sont souvent bafoués lors de la construction d'infrastructures pour les combustibles fossiles. Il faut s'opposer fermement à la construction de nouveaux oléoducs.
- Augmenter les investissements dans le Fonds pour accélérer la construction de logements. Le FACL offre aux municipalités canadiennes des fonds pour augmenter rapidement l'offre de logements abordables. Parmi les critères, on trouve dix « pratiques exemplaires » qui permettront de réduire les émissions et de créer des communautés complètes, comme l'élimination des nombres minimums d'emplacements de stationnement, la fin du zonage exclusif, la promotion des transports durables et l'incitation à la construction de logements « intermédiaires », mesures nécessaires que les municipalités sont souvent réticentes à mettre en œuvre. Bien que les investissements du FAPL aient un coût initial, ils apporteront des avantages économiques, sanitaires et environnementaux considérables aux municipalités, compte tenu du coût élevé et du caractère insalubre de l'étalement urbain.
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Renouveler le Fonds pour le transport en commun à émissions zéro. Le FTZE finance l'acquisition d'autobus électriques pour les flottes municipales et scolaires. Quiconque a déjà utilisé les nouveaux autobus électriques de l'OC Transpo à Ottawa sait que les autobus électriques sont plus silencieux et produisent moins d'émissions, ce qui signifie que les usagers sont plus heureux et en meilleure santé. Le financement du FTZE est particulièrement important pour électrifier la flotte d'autobus scolaires du Canada et protéger la santé de nos enfants : seuls 1 930 de nos 50 000 autobus scolaires (3,9 %) sont électriques. Au lieu de laisser le financement du FTZE prendre fin l'année prochaine, le programme devrait être renouvelé et élargi, et le processus d'approbation simplifié.
- Créer un nouveau système de tarification du carbone pour les consommateurs. Le coût des émissions élevées de carbone devrait être supporté par les pollueurs, et non par les générations futures. Malheureusement, la campagne visant à supprimer la taxe carbone sur l'essence et le chauffage domestique a finalement abouti cet hiver, privant ainsi le Canada de cette mesure essentielle. La composante industrielle de la taxe sur le carbone reste en vigueur, heureusement, car elle est trois fois plus efficace que la taxe à la consommation pour réduire les émissions de GES. Néanmoins, la composante à la consommation est nécessaire pour aider à changer les comportements individuels, réduire la demande en combustibles fossiles qui motive leur extraction et lever des fonds pour des investissements verts. Le principe est simple : les impacts climatiques, écologiques et sanitaires de la pollution doivent se refléter dans le prix des combustibles fossiles.
- Financer l'exploitation des transports en commun municipaux. Des transports en commun fiables sont essentiels non seulement pour aider les gens à se déplacer, mais aussi pour réduire nos émissions. À Ottawa, les émissions provenant des transports représentent environ 44 % du total, dont environ 85 % proviennent des voitures et des camions légers. Comme Ottawa est en grande partie une banlieue tentaculaire, les transports en commun sont essentiels pour réduire la dépendance à l'automobile. Historiquement, le gouvernement fédéral ne fournit que du financement en capital pour le transport en commun, comme dans le cas des autobus électriques d'OC Transpo. Mais le financement opérationnel est sans doute plus important : un nouvel autobus ne vaut pas grand-chose si l'on n'a pas les moyens de le faire fonctionner. Pour améliorer l'accessibilité, réduire les émissions, créer des emplois et rendre les déplacements plus abordables, le gouvernement fédéral devrait s'engager à couvrir 25 % des coûts d'exploitation, avec des incitatifs supplémentaires pour chaque nouveau kilomètre de voies réservées aux autobus que les villes autorisent.
- Renforcer le Fonds pour le transport actif. La création par le gouvernement fédéral d'un Fonds pour le transport actif en 2021 était importante, mais avec 400 millions de dollars sur cinq ans, cela ne permet pas de réaliser de grandes choses : certains projets de transport individuels à Ottawa, comme le prolongement de Brian Coburn, dépassent même ce montant. Ce fonds doit être augmenté et rendu permanent. De plus, il doit devenir un fonds dédié : il est actuellement intégré au Fonds pour le transport en commun, ce qui signifie que les projets liés uniquement au transport actif peuvent être négligés au profit de ceux liés au transport en commun. Enfin, l'équité devrait être un critère majeur pour l'approbation des projets, les demandes devraient être admissibles à concurrence de 100 % du budget du projet, et les systèmes de vélos en libre-service – tant pour les coûts d'investissement que pour les coûts d'exploitation – devraient être admissibles au fonds.
- Investir dans des corridors ferroviaires à grande vitesse. Bien que plus de la moitié de la population canadienne vive entre Windsor et Québec, la plupart des déplacements dans ce corridor se font en voiture sur les autoroutes. Il s'agit là d'une énorme occasion manquée. Le projet de train à grande vitesse Alto annoncé en février permettra de réduire les émissions, les temps de trajet et les coûts élevés associés à la possession d'une voiture. Ce projet pourrait même contribuer à annuler des projets malavisés comme celui du premier ministre Ford, qui prévoit la construction d'un tunnel de 100 milliards de dollars sous l'autoroute 401. Si Ottawa bénéficierait du projet Alto, celui-ci doit être étendu au-delà de Toronto jusqu'à Windsor afin que davantage de municipalités puissent en profiter. De plus, des lignes jumelles reliant Edmonton, Calgary et Winnipeg, qui desserviraient un autre quart de la population canadienne, devraient également être ajoutées.
- Présenter un plan viable pour la mise en œuvre de l'Engagement de Montréal sur la biodiversité. Il y a deux ans, le Canada s'est joint à 125 pays pour signer le Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité, qui s'engageait notamment à conserver 30 % des terres, des mers et des eaux intérieures, à restaurer 30 % des écosystèmes dégradés et à mettre fin aux subventions fédérales qui nuisent à la nature. Depuis lors, le Canada n'a pas atteint ses objectifs intermédiaires et continue de subventionner l'industrie des combustibles fossiles, à hauteur de près de 30 milliards de dollars pour la seule année 2024. Le prochain gouvernement fédéral doit présenter un plan pour respecter les engagements pris dans le cadre mondial et mettre fin à toutes les subventions aux combustibles fossiles.
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* Le candidat du NPD, Joel Harden, a nuancé son soutien en précisant un « ajustement » : « Nous pensons qu'une taxe carbone industrielle renforcée contribue à lutter contre les émissions de carbone à la source. Plutôt que d'essayer d'influencer indirectement le comportement des consommateurs, une taxe sur l'industrie garantit que nous exerçons une pression sur les plus gros émetteurs, c'est-à-dire les entreprises. Cette mesure devrait être accompagnée de politiques qui garantissent l'abordabilité et l'accessibilité pour tous les Canadiens afin qu'ils puissent choisir des options collectives à faibles émissions, comme des transports en commun bien financés, et une transition équitable vers des emplois hautement qualifiés pour les travailleurs du secteur de l'énergie. »